" C’est si triste d’être seul … "
(Le magicien qui peut tout …. sauf rester seul…)

(Ceci est un conte pour adultes au sujetd’un magicien bien triste.
Je l’ai écrit dans l’espoir qu’en lelaissant entrer sans son cœur,
le lecteur donnera la possibilité à quelque chose degrand d’y pénétrer également…)
Rabbi Michael Laitman

Traduction : Nelly Baron

   

 

Savez-vous pourquoi seules les vieilles personnes racontent des histoires ?

Parce que les contes sont la sagesse même de notre monde !

Tout passe, et seuls les contes authentiques demeurent…

Les contes sont la sagesse,

Et pour raconter des contes, il faut savoir beaucoup de choses,

Et voir ce que d’aucun ne peut voir,

Mais pour ce faire, il faut avoir vécu de longues années.

C’est pourquoi seules les vieilles personnes savent raconter les contes.

Comme il est dit dans le grand livre antique des enchantements :

“ Le vieil homme est celui qui détient la sagesse ”

 

Les enfants…,

Ils aiment écouter les contes

Parce qu’il y a en eux

L’imagination et l’esprit qui les font penser à tout,

Et pas seulement à ce que d’aucun peut voir.

Et, si après être devenu grand, l’enfant voit toujours

Ce que d’aucun ne peut voir,

C’est qu’il sait que l’imagination, - c’est la vérité.

Et il reste enfant, un enfant plein de sagesse,

- “ Un ancien détenant la sagesse ”-,

Comme il est dit dans le grand livre antique des enchantements,

Le “Livre du Zohar ”.

 

Il y avait une fois un magicien,

Grand, extraordinaire, beau et d’une très grande bonté…

Mais il était seul, personne

Qui pourrait être à ses côtés,

Personne avec qui jouer,

Personne à qui parler,

Personne qui lui prêterait attention,

Avec qui pourrait-il partager tout

Ce qu’il possède.

Que faire ? …

C’est si triste d’être seul !

 

Il se prit à penser : et si je créais une pierre,

Même une toute petite, mais une jolie pierre ?

Peut être que cela me suffirait,

Je la caresserais et je sentirais

Comme une présence à mes côtés,

Et nous serions bien,

C’est si triste d’être seul !

 

Avec sa baguette magique il fit “ tic !”

Et une pierre apparut à ses côtés,

Exactement comme il l’avait imaginée.

Il caresse la pierre, il l’embrasse,

Mais elle ne répond pas, elle ne bouge pas,

Qu’elle reçoive un coup ou une caresse,

Elle est insensible !

Comment être son ami ?

 

Le magicien se mit alors à faire des pierres et encore des pierres,

Beaucoup d’autres pierres, toutes différentes,

Des rochers, des montagnes, des terres,

Le globe terrestre, le soleil, la lune.

Il remplit de pierres tout l’univers,

Mais toutes n’étaient qu’une seule et même pierre,

Elles ne lui répondaient pas,

Et comme auparavant, il pensait

C’est si triste d’être seul !

 

Puis le magicien pensa :

Et si au lieu d’une pierre, je créais une fleur,

Une jolie fleur ?

Je l’arroserais,

Je l’installerais dans un endroit aéré, au soleil,

J’en prendrais soin,

Elle serait heureuse,

Et tous deux ensemble, nous serions bien,

C’est si triste d’être seul !

 

Avec sa baguette magique il fit “ tic !”,

Et une fleur apparut à ses côtés,

Exactement comme il la voulait.

Il se mit à danser de joie devant elle,

Mais la fleur, elle, ne dansait pas, elle ne tournoyait pas,

Elle était presque insensible à sa présence.

Elle réagissait seulement à ce que lui donnait le magicien :

Quand il l’arrosait, elle était pleine de vie,

Quand il ne l’arrosait pas, elle s’étiolait.

Comment est-il possible de réagir aussi peu à un magicien d’une si grande bonté ?

Prêt à donner tout son cœur ! … Et personne…

Comment faire ? …

C’est si triste d’être seul !

 

Le magicien se mit alors à faire des fleurs,

Des grandes, des petites, des jardins et des forêts, des buissons et des champs…

Mais tous n’étaient qu’une seule et même fleur – ,

Elles ne lui répondaient pas,

Et comme auparavant, c’était bien triste d’être seul…

 

Le magicien pensa longuement puis il se dit :

Et si je créais un animal ?

Mais quel animal ? Le mieux serait un chien. Oui, un chien !

Un petit chien, gai, affectueux.

Je jouerais avec lui,

Nous irions nous promener, et mon chien courrait

Devant, derrière, autour de moi.

 

Quand je rentrerais à la maison, dans mon château,

Plutôt, quand je serais de retour dans notre maison,

Il serait déjà parti en courant à ma rencontre,

Nous serions bien ensemble,

C’est si triste d’être seul !

 

Avec sa baguette magique il fit “ tic !”,

Et un chien apparut à ses côtés,

Exactement comme il le voulait.

Il se mit à le choyer,

Il lui donnait à manger et à boire, il le caressait,

Lui faisait sa toilette, allait le promener,

Il faisait tout pour lui…

Mais l’amour d’un chien…,

C’est juste sa présence,

Etre aux pieds, suivre…

 

Et le magicien s’aperçut avec regret

Que même le chien

Avec lequel il jouait si bien,

N’était pas capable de lui rendre l’amour

Qu’il lui donnait.

Il n’était tout simplement pas capable d’être son ami,

Pas capable d’apprécier ce qu’il faisait pour lui !

C’était pourtant bien ce que souhaitait le magicien !

 

Il se mit alors à créer

Des poissons, des lézards, des oiseaux, et bien d’autres,

Mais ce n’était pas mieux :

Aucun ne le comprenait,

Et comme auparavant, il pensait, c’est si triste d’être seul !

 

Le magicien pensa longuement, longuement puis comprit :

“ Mon seul véritable ami ne pourra être que

Celui qui aura besoin de moi

Et me cherchera.

 

Ce doit être quelqu’un

Qui pourra vivre comme moi,

Quelqu’un qui saura tout faire comme moi,

Qui pourra aimer comme moi,

Comprendre comme moi,

C’est seulement alors qu’il me comprendra !

 

Seulement, comment être comme moi ? … mmm…

Qui peut être comme moi ?

Qui pourrait apprécier ce que je lui donne,

Qui pourrait me rendre la pareille,

Car même un magicien a besoin d’amour,

Qui pourrait être tel

Que nous serions bien ensemble ?

C’est si triste d’être seul !

 

Mais pour que nous soyons bien ensemble,

Il doit auparavant savoir

Ce que signifie être seul, sans moi,

Eprouver, comme moi… sans lui, que

C’est si triste d’être seul !

A nouveau, le magicien fit “ tic !”,

Et, loin, très loin de lui, apparut un endroit,

Et dans cet endroit, un homme…

 

Mais l’homme est si loin du magicien

Qu’il n’a pas le sentiment de l’existence du magicien

Qui l’a créé et a tout créé pour lui :

Les pierres, les fleurs, les animaux, les oiseaux,

Les maisons et les montagnes, les champs et les forêts,

La lune et le soleil, la pluie et le ciel,

Et encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses…, le monde entier…,

Même le football et les ordinateurs !

Tout ce que possède l’homme…

Et le magicien est encore seul…

Et c’est si triste d’être seul !…

 

L’homme, lui, ne se doute même pas

Qu’il existe un magicien,

Qui l’a créé,

Qui l’aime,

Qu’il l’attend et qui l’appelle :

“ Eh, vraiment, tu ne me vois pas ! ?

C’est moi, ... moi qui t’ai tout donné,

Viens !

Nous serons bien tous les deux,

C’est si triste d’être seul !… ”

 

Mais comment l’homme qui se sent si bien comme cela,

Qui a le football et les ordinateurs,

Qui ne connaît pas le magicien,

Comment pourrait-il vouloir le trouver,

Le rencontrer,

S’approcher de lui, être son ami,

L’aimer,

Etre tout près de lui,

Et lui dire à ce magicien,

“ Eh, magicien, !…

Viens, nous serons bien tous les deux,

C’est si triste d’être seul, sans toi !… ”

 

Car l’homme ne connaît que ses semblables

Et que ce qui est autour de lui,

Il sait qu’il faut être comme tous,

Faire tout ce que tous font,

Dire ce que tous disent,

Vouloir ce tous veulent.

Ne pas énerver les grands, demander poliment,

Les maisons, les ordinateurs, le football pour les loisirs,

Et tout ce qu’il veut, il le possède,

Et à quoi bon savoir en fin de compte

Qu’il existe un magicien

Qui est si triste sans lui …

 

Mais le magicien est d’une grande bonté, d’une grande sagesse,

Sans se montrer, … il observe l’homme…

… et tout à coup, … un jour, …

Délicatement, doucement, tout doucement,

Il fait … “ tic ! ” avec son bâton.

 

Et l’homme ne peut plus

Vivre comme avant,

Ni le football, ni les ordinateurs

Ne lui font plus plaisir,

Et il veut, il cherche quelque chose,

Il ne comprend pas encore que

C’est le magicien qui est entré

Dans son cœur avec sa baguette magique en lui disant

“ Allez ! … maintenant,

Viens, nous serons bien tous les deux,

Car toi aussi, tu es si triste d’être seul !…”

 

Et le magicien, d’une grande bonté, d’une grande sagesse,

L’aide à nouveau :

Juste encore un “tic !”,

Et l’homme sent qu’il existe quelque part un château enchanté,

Rempli de toutes sortes de bonnes choses miraculeuses,

Et que le magicien l’attend là-bas,

Et qu’ils seront bien tous les deux …

 

Mais, où est ce château ?

Qui lui montrera le chemin ?

Comment rencontrer le magicien ?

Comment pourra-t-il le trouver ?

 

Et toujours dans son cœur “ tic ! ”… “ tic ! ”,

Il ne peut plus ni manger, ni dormir,

Partout, il voit des magiciens et des châteaux

Et il n’en peut plus d’être seul,

Ce serait si bien ensemble ! …

 

Mais pour que l’homme devienne comme le magicien,

D’une grande bonté, d’une grande sagesse, aimant, fidèle,

Il doit savoir faire tout

Ce que sait faire le magicien,

En tout, il doit lui ressembler,

Seulement, pour cela, les “tics !” ne conviennent plus -,

L’homme doit apprendre lui-même à les faire,

Mais comment ? …

 

C’est pourquoi le magicien, discrètement …. tout doucement,

Délicatement … “ tic-tic … tic-tic ”… ,

Conduit l’homme avec précaution

Vers le grand livre antique des enchantements,

Le “Livre du Zohar ”…

Qui a les réponses à tout, tout,

Sur le chemin, sur la façon de s’y prendre

Pour que finalement tout soit bien,

Alors pourquoi rester seul?

 

Et l’homme se dépêche vite, très vite

De se mettre en chemin vers le château, pour rencontrer le magicien,

Pour rencontrer son ami, être à ses côtés,

Lui dire “ hé ! …

Nous serons bien ensemble,

Ca fait si mal d’être seul… ”

 

Mais autour du château – une haute muraille,

Et des gardes terrifiants tout autour,

Et plus l’homme s’élève le long de la muraille,

Plus les gardes le rejettent avec grossièreté,

Plus il tombe douloureusement,

Il est sans force, vidé,

Il crie vers le magicien :

Où donc est ta bonté,

Pourquoi me fais-tu souffrir ?

Pourquoi m’as-tu appelé ?

Parce que tu avais mal d’être seul ?

Pourquoi as-tu fais en sorte

Que je souffre sans toi ?…

 

Et, …, tout à coup, il ressent un “tic …tic”, - et à nouveau,

Il avance, il monte le long de la muraille.

Il faut contourner les gardes, monter le long du mur,

Franchir le portail fermé du château,

Trouver le magicien…

 

Tous les coups, tous les échecs

Lui donnent des forces, de la persévérance,

De la sagesse.

Soudain, du découragement naît le désir de…

Il apprend à faire tous les miracles

Que fait le magicien,

Il apprend à créer ce

Que seul le magicien pouvait créer !

 

Des profondeurs des échecs croît son amour,

Il n’a plus qu’un seul désir :

Etre avec le magicien, le voir,

Tout lui donner, sans retour.

Car c’est seulement alors qu’il se sentira bien,

Ce n’est plus possible d’être seul !…

 

Et quand il n’en peut vraiment plus,

Alors le grand portail s’ouvre,

Et le magicien s’avance à sa rencontre, en lui disant :

“Eh bien, où étais-tu ? Viens,

Comme nous allons être bien maintenant,

Car, tous les deux, nous savons, comme cela fait mal,

Comme c’est triste d’être seul ! ”

 

Dès cet instant, ils demeureront ensemble à jamais,

Des amis fidèles, inséparables, aimants.

Et il n’y a pas de sentiments plus élevé, plus profonds,

Et l’amour leur emplit tellement le cœur

Qu’aucun n’a le souvenir

Que c’est si triste d’être seul !…

 

 

 

 

 

Si quelqu’un ressent dans son cœur,

Un " tic… tic " doux, très doux,

(Ecoutez bien attentivement !),

Que l’essentiel dans la vie est la rencontre avec le magicien,

L’attachement à lui, l’union avec lui,

Qui, seuls, prodigueront le bien-être,

Mais que, pour l’instant, tout est tristesse et souffrance…

Qu’il s’adresse au groupe des aides du magicien



Dans l’attente…,

Vos : " tics…tics… "

 

 

 

Traduction : Nelly Baron ©