Nous pouvons sauver
Israël
Quotidien "Les Nouvelles", 24.11.2000
Traduction : Nelly Baron, Paris
E. Sotnikov (E. S.) Notre précédent entretien avait pour
titre "Menace d'extermination", il se terminait par votre exhortation à la
résistance contre cette menace, par un appel au peuple d'Israël pour exiger des
dirigeants de l'Etat de prendre des mesures d'urgence pour sauver le pays. Je ne sais pas
ce qu'il en est des dirigeants de l'Etat, mais la r?action de ceux à qui vous vous êtes
adressé a été si vive, que les demandes de copies de cet article ont encombré de notre
adresse électronique;
Ces demandes provenaient des USA, de Russie, d'Allemagne et de
nombreuses villes d'Israël. Vous-même, il m'a été dit que vous-même aviez reçu un
nombre incalculable de lettres. A en juger par cette réaction, on vous croit, on écoute
votre opinion, et maintenant, vous vous devez d'expliquer comment nous pouvons d?tourner
cette menace et sauver Israël.
Vous nous avez donné seulement les plus grandes lignes du travail
spirituel et les mesures militaires qui sont nécessaires compte tenu de l'état actuel de
la situation. Je souhaiterais également rappeler que vous avez accusé les Juifs de
presque tous les malheurs de l'humanité entière. Vous manquez d'originalité à ce
sujet, vous avez d'éminents et nombreux prédécesseurs, tant parmi les prophètes juifs
que parmi les ennemis des Juifs.
Il y a là une contradiction: Comment Israël pourra-t-il, dans ce
cercle de haine, dans la fumée brûlante des synagogues, sous les balles des combattants
d'Arafat, résister (je ne vous demande pas de compter nos tanks ni nos avions) au monde
entier vis à vis duquel, vous le dites, Israël porte l'entière responsabilité.
Rav Laitman (R. L.) Vous auriez pu faire remarquer que ce n'est pas
la première contradiction de l'Histoire des Juifs. En remplissant mal notre mission de
peuple élu, nous sommes en perpétuelle contradiction avec le dessein divin et le dessein
de la création. Tant que nous n'étudierons pas ce dessein et ne comprendrons pas quel
est le chemin permettant de parvenir au but, nous ne sortirons pas des contradictions.
Toutefois, à l'étape actuelle, nous avons par-devant nous des missions tout à fait
concrètes dont la réalisation aux plans matériel et spirituel nous donne une chance de
sauver Israël. Souvenez-vous de ce que les Américains écrivent sur leurs dollars «D.
avec nous». Les Arabes sur leurs couteaux: «D. avec nous». L'Amérique prie pour que,
grâce à D., elle soit riche, et elle est riche. Les Arabes prient pour que, grâce à
D., ils aient du pouvoir dans le monde entier. Ces peuples utilisent le Créateur pour
parvenir des buts bien concrets.
Et nous? Pourquoi est-ce que nous ne crions pas: «D. avec nous»? Nous
qui leur avons fait connaître le Créateur, nous qui avons eu une relation directe avec
Lui? Comment restaurer ce lien au niveau du peuple entier? Ne pensez surtout pas que je
propose de nous rendre tous dans les synagogues pour nous envelopper des nos taleths et
prier le Créateur pour qu'Il nous sauve des hordes de Arafat.
Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser le Créateur pour nos propres
buts matériels? Pour cela, il ne suffit pas d'écrire «D. avec nous» sur une cuiller ou
un shekel. Le Créateur exige bien plus de nous. Il exige que notre désir de survivre sur
cette terre devienne quelque chose de conscient, que ce désir soit orienté vers le
Créateur. C'est cela qui peut changer la destinée d'Israël et détourner la menace
d'extermination.
Que signifie un désir conscient, et comment établir un lien avec le
Créateur? Avant tout, par l'étude de Ses lois, des lois qui régissent l'univers (et pas
seulement notre petit monde matériel dont les racines spirituelles se situent dans les
mondes supérieurs et qui d?terminent tous les événements qui nous arrivent), par la
connaissance de la méthode qui permet à l'homme d'être en relation avec le Créateur.
Ces lois et les racines spirituelles de notre monde, ainsi que la
méthode permettant d'établir un lien avec le Créateur, sont étudiées par une science,
la Cabale. Pendant plusieurs siècles, son étude a été réservée à quelques unités,
des cabalistes clandestins, des âmes particulières; Les masses n'avaient pas la
possibilité d'accéder aux connaissances cabalistiques qui sont restées entourées de
légendes et de mystique. Cette époque est révolue depuis bien longtemps. Notre
génération a non seulement le droit, mais l'obligation d'entreprendre l'étude des
sujets autrefois tenus secrets, car ils sont le fondement de l'existence d'Israël et du
monde entier.
E. S. Tous les chefs religieux lancent ce même appel depuis
longtemps, ils ne sont arrivés à rien, à part soulever de vigoureuses protestations et
le refus d'entendre les mots Torah, Créateur, Commandements. La majorité des Juifs
laïcs est suffisamment intelligente pour rejeter les divagations athées et communistes
et accepter le Pouvoir de l'en-haut comme un fait si ce n'est inconditionnel, du moins
tout à fait possible. On leur a tellement bourrer la tête avec la cacherout, les
ascenseurs de Chabat et les interrupteurs que, même s'ils ne protestent pas, ils
éprouvent bien de l'ennui rien qu'en entendant les mots Torah, Commandements, Créateur.
R. L. Il ne peut pas en être autrement puisqu'ils n'en comprennent
pas le sens. Le rav A. Kook, premier grand rabin d'Israël, a écrit à ce sujet: «Je dis
que la principale raison de l'échec à implanter le Judaïsme en Israël, est qu'ils
méprisent la lumière du Créateur, ils méprisent cette lumière dans leur cur et
dans leur tête. Tous sont occupes exclusivement à faire des «gestes sottement
ostentatoires» («praste frumkeit»), comme s'il était possible d'observer les
commandements «corporellement» sans la compréhension du spirituel».
Cette réflexion concernait les personnes qui se sont limitées non
seulement à l'observation des commandements, mais aussi celles qui ont empêché la
diffusion des connaissances spirituelles de la Cabale. En référence à leurs
dénonciations, les autorités britanniques ont mis un terme au journal qu'avait commencé
à éditer le Baal Soulam, éminent cabaliste du siècle dernier, qui avait ressenti la
nécessité de diffuser rapidement la connaissance des mondes spirituels parmi les masses.
L'homme laïc doit simplement comprendre la différence entre un
ensemble de rites et la réalité spirituelle qui est le cur, l'essence de
l'existence des Juifs et qui sont le fondement du salut d'Israël, je veux dire le salut
concret actuel. Ces mêmes termes sont utilisés en Cabale: Créateur, Torah,
Commandements, mais il faut absolument laisser de coté les interprétations habituelles
et comprendre ces notions dans leur sens spirituel et pratique:
620 lois existent dans les mondes spirituels, tout comme dans notre
monde, il existe une multitude de lois de la nature propres à ce monde matériel. Chacune
de ces 620 lois des mondes spirituels porte le nom de «Commandement».
la force générale englobant toutes ces lois, la force motrice des
mondes spirituels est la «Torah».
la loi générale de l'ensemble de la nature, tant des mondes
spirituels que de monde matériel est appelée «Créateur». Son unique dessein est
d'amener l'humanité au niveau de développement suprême. C'est cela la loi générale de
la nature.
Se situer au degré suprême est ressenti comme une sensation
d'éternité et de beauté, la loi générale qui préside à ce processus est désignée
par l'expression «Qui fait le Bien» Il s'agit du degré suprême, éternel, parfait qui
est appelé «But de la création». Nous avons l'obligation de cheminer constamment vers
ce but et, finalement, de l'atteindre, que nous le voyions ou non, que nous connaissions
ou non la loi générale.
E. S. Est-ce que ce ne sont pas ces mêmes lois et
définitions qui sont étudiées dans des milliers de yeshivas en Israël et partout dans
le monde?
R. L. Absolument pas. L'éducation religieuse est construite sur le
renforcement des traditions, sur l'enseignement de l'observation des rites.
Aujourd'hui, la question de la transmission des traditions d'une
génération à l'autre ne se pose plus comme aux cours des siècles passés. Pour
conserver un mode de vie traditionnel, pour conserver le peuple, il fallait une éducation
telle qu'elle est encore pratiquée actuellement dans les établissements religieux. Elle
était tout à fait justifiée avant le retour du peuple d'Israël en terre d'Israël.
Avec le retour en terre d'Israël, il faut prendre conscience qu'il est
insuffisant d'être revenu physiquement. Nous avons l'obligation de revenir aussi au
niveau spirituel «Erets Israël» (j'expliquerai ensuite ce que cela signifie). La
nature, sa Loi spirituelle qui nous a fait revenir en Israël au moyen des pressions les
plus dures, nous obligera à le faire spirituellement au prix de terribles souffrances, si
nous ne nous y mettons pas de bon gré et consciemment (vous voyez bien que c'est ce qui
passe actuellement).
Des plans existent qui montrent la structure des mondes, d'après
lesquels nous étudions la diffusion de la Lumière divine dans l'ensemble de l'univers,
notre monde y compris. Les structures dont nous dépendons de la manière la plus directe
(notamment au plan de la santé et du bien- être de nous-mêmes et de nos enfants, de
tous, et pas seulement d'Israël), doivent être étudiées dans les écoles religieuses
tout comme dans les écoles laïques, ou, si on ne les étudient pas, du moins, qu'on en
prenne connaissance.
La Cabale deviendra de toutes façons la principale science du 21 ème
siècle, et plus vite cela aura lieu, plus cela épargnera de souffrances à notre peuple.
Les temps sont révolus d'avoir une foi inconsciente en D., ainsi que de Le servir par des
rites. Aujourd'hui, nous avons l'obligation non seulement de croire, mais de savoir, non
seulement d'espérer en Lui, mais d'étudier Ses lois pour diriger l'univers de manière
autonome, et notamment les évènements qui nous arrivent actuellement.
Quand le temps de diffuser la Cabale parmi les masses est venu, le Baal
Soulam, rabbi Yehudah Ashlag a entrepris d'éditer un «Journal de la Cabale». C'était
encore le d?but du XX-ème siècle dans la Palestine sous mandat. Qui, de nos jours,
pourrait avoir une idée de ce qu'est un «Journal de la Cabale». Nous sommes seulement
en train de débattre de la nécessité de l'étude de la Cabale au XXI-?me siècle dans
un journal, alors que ce «Journal de la Cabale» était édité au d?but du siècle
dernier. Quel rabin cabaliste peut-il le faire aujourd'hui?
Voyant le danger de continuer à observer mécaniquement les rites et
à refuser d'étudier les lois spirituelles de l'univers, voyant que cela allait amener le
peuple juif à des catastrophes, le Baal Soulam n'a pas craint de s'opposer aux cercles
religieux et a entrepris d'éditer le «Journal de la Cabale». En étudiant les lois de
l'univers, les racines des évènements de notre monde, il avait vu que le temps était
venu de dévoiler les secrets de la Cabale.
E. S. Le temps était venu, et c'est tout ? Pourquoi, pour
quelle raison, qu'est ce que cette époque particulière?
R. L. Le Baal Soulam a écrit que tant que le peuple d'Israël
n'était pas revenu en Terre d'Israël, il n'avait pas l'obligation d'étudier la Cabale,
c'est à dire de comprendre ses racines spirituelles et de chercher à être en harmonie
avec les attributs de cette terre. La Terre d'Israël, «Erets Israël» en hébreu, Erets
provient du mot «ratson», désir, et «Israël», droit vers le Créateur. Le peuple
d'Israël est revenu d'en-haut en Terre d'Israël et il doit chercher le contact direct
avec le Créateur, contact qui est possible et nécessaire à ce peuple uniquement sur
cette terre. C'est ici que le contact a eu lieu, c'est ici qu'il aura lieu à nouveau.
En donnant la terre d'Israël, nous commettons un acte anti-spirituel,
anti-naturel (je parle de la nature des mondes spirituels). Le cabaliste qui se trouve
simultanément dans les mondes spirituels d'où émanent les forces qui descendent dans
notre monde, et dans notre monde voit d'avance tout ce qui se passera dans notre monde en
fonction de notre influence sur les racines spirituelles. C'est pourquoi, nous, les
cabalistes, nous avertissons que cette terre nous a été donnée de l'en-haut,
nous devons donc l'accepter, c'est à dire être en harmonie avec elle.
Tout comme le monde entier, cette terre est liée aux mondes spirituels
par des millions de liens informationnels, mais cette terre a une situation et un niveau
particulier qui la distingue de tout autre point dans le monde matériel. Il est de notre
devoir de comprendre et d'étudier les paramètres particuliers de la Terre d'Israël (et
pas seulement de croire en sa sainteté), d'avoir la connaissance de son niveau spirituel
intérieur. Sans cela, nous n'avons pas le droit de vivre en Terre d'Israël car nos
niveaux intrinsèque et extrinsèque ne sont pas équilibrés, ne coïncident pas.
E. S. Tant que nous ne nous mettrons pas à équilibrer et à
étudier les racines spirituelles de cette terre, penchés sur les livres de la plus
grande sagesse, on nous jettera hors de cette terre, nous et nos livres, ils disperseront
nos cendres au vent. Est-ce que ce n'est pas vous qui, il y a deux semaines environ, avez
dit que c'était ce qui nous attendait si nous ne commencions pas à résister? Qu'est ce
que vous vouliez dire? Résister en brandissant un livre, non pas une mitraillette?
R. L. Ils doivent se compléter. Le rav Kook, cabaliste,
avertissait « Nous ne pourrons vaincre que lorsque nous attirerons sur nous la force qui
est le fondement de la Cabale».
E. S. Ce ne sera pas une tâche facile que de détruire le
stéréotype implanté dans l'Israël laïc qui rejette tout ce qui est lié ?à la
religion, ne serait-ce que par son expression terminologique.
R. L. J'ai à maintes reprises expliqué que la Cabale n'a rien
à voir avec la religion, c'est une science. Ce n'est pas un hasard si elle a pour nom
«hokhmat haKabala», la Science de la Cabale, «hokhmat haHistar», la «Science du
Mystère», «hokhmat Emet» , «la Science de la Vérité». Pour ce qui concerne les
difficultés, plus la situation d'Israël sera dramatique, plus les stéréotypes se
briseront rapidement. Ce serait préférable d'avoir le temps...
E. S. Allez-y, commencez, essayer de les briser. Qu'enseigne
la Cabale qui n'est pas enseigné dans les écoles religieuses habituelles? Et pourquoi
cet enseignement devrait-il changer radicalement le monde?
La Cabale étudie la structure des mondes spirituels dans lesquels se
situent les racines de tout ce qui existe et tout ce qui se produit dans notre monde.
C'est des mondes spirituels qu'émanent toutes les informations, l'ensemble du programme
sur lequel repose notre monde. Ces informations, ce programme, nous nous devons de
comprendre comment l'utiliser correctement. La matière de notre monde a été engendrée
en quelque sorte au pied du dernier degré le plus bas des mondes spirituels.
Cette matière s'est ensuite organisée à l'image des quatre niveaux
des mondes spirituels et s'est divis?e en quatre niveaux de notre monde: inanimé,
végétal, animal, humain. La matière non animée s'est divisée en solide, liquide,
gazeuse, plasmatique. Et ainsi de suite. J'énumère ces banalités pour montrer tout
simplement que tout dans notre monde, comme dans les mondes spirituels, est structuré
selon un système unique, conformément à la descente de la lumière divine sur les cinq
degrés.
L'univers dans son ensemble, tout ce qui y existe est composé des
mondes suivants (du haut vers le bas):
-Monde de Adam Kadmon
-Monde de l'Atsilout
-Monde du Bryia
-Monde du Yetsira
-Monde de l'Asyia
-Notre monde: le séjour de l'âme dans un corps.
L'âme de l'homme à l'initial se situe dans le Monde de l'Infini. Le
corps de l'homme naît dans notre monde. L'âme de l'homme descend de sa racine, du Monde
de l'Infini en passant par les 5 mondes (Adam Kamon, Atsilout, Bryia, Yetsira, Assyia)
dans notre monde et s'incarne dans un corps.
Le lien de l'homme avec le Créateur, à commencer par notre niveau, le
plus bas, jusqu'au niveau suprême où se trouve le Créateur, passe par les mondes de
Adam Kadmon, Atsilout, Bryia, Yetsira, Assyia. Comme chaque monde est composé de 5
éléments dits partsoufim, de 5 parties, appelées sefirot, chacun, il y a au total à
partir de nous, de notre monde et jusqu'au Créateur, le Monde de l'Infini, 5 mondes de 5
partsoufim chacun, avec 5 sefirot dans chacun des partsoufim, au total 125 degrés. C'est
pourquoi notre cheminement nous rapprochant du Créateur est à l'image des degrés d'une
échelle spirituelle. Au degré suprême se situe le Créateur, le degré inférieur
concerne notre monde.
Après sa chute, l'âme d'Adam s'est divisée en 600 000 âmes
individuelles, elles sont tombées dans les abîmes les plus profonds des mondes
spirituels, au pied de cette échelle. C'est à partir de cet endroit quelles descendent
dans notre monde et se revêtent de corps biologiques. Le Baal Soulam décrit ce processus
dans son oeuvre capitale «Talmud esser sefirot»; il y explique que l'âme de l'homme est
emplie de lumière avant sa descente dans notre monde.
En descendant dans ce monde, l'âme se vide progressivement de sa
lumière. En entrant dans ce monde, l'âme est complètement vidée de lumière. Une très
faible lueur, imperceptible continue de briller au loin, à partir du monde de l'assyia,
pour cette âme totalement vidée. Cette lueur n'emplit pas l'âme, elle scintille
uniquement de très loin. C'est pourquoi l'âme ressent l'absence de la lumière en elle,
elle la ressent comme une souffrance (maladies, craintes, menaces, corporelles et morales,
personnelles et globales).
Si l' âme ne fait pas d'efforts pour retourner vers ce degré où elle
est emplie de lumière comme c'?tait le cas dans le Monde de l'Infini, l'absence de
lumière provoque en elle des souffrances de plus en plus fortes. Tout comme les plaisirs,
ces souffrances peuvent se manifester sous les formes les plus variées.
Il en est ainsi tant que l' âme ne prend pas conscience que la
véritable raison de ses souffrances réside dans l'absence de lumière qui l'emplissait
dans le Monde de l'Infini. La lumière qui brille pour l' âme à partir du monde de
l'Assyia, attire l' âme vers elle, l'obligeant à revenir à sa racine.
L'homme doit aspirer à ce que la vitesse de son retour vers la racine
soit supérieure à celle de la force de la lumière qui l'oblige à revenir.
La Cabale donne une méthode pour emplir l' âme de lumière, elle est
le seul moyen de recevoir cette lumière. A mesure que l'homme étudie la Cabale, la
lumière des mondes spirituels brille pour son âme. L'homme peut cependant vivre toute
une vie terrestre sans ressentir qu'il a une âme, une étincelle de quelque chose de
spirituel. L'âme passe dans le corps par divers stades de développement non pas au cours
d'une seule vie, mais de plusieurs cycles de vies (guilgoulim), en se «revêtant» de
différents corps. A un certain stade, elle ressent immanquablement et vivement l'absence
de la lumière divine.
Pourquoi les cabalistes considèrent-ils qu'il est obligatoire pour
chaque homme, indépendamment de l'âge, du sexe, etc., d'étudier la Cabale? Parce que
l'étude de la Cabale comporte une grande force qu'il est souhaitable que tous apprennent
à connaître: celui qui étudie la Cabale, même s'il ne comprend pas tout ce qu'il
étudie, rien que pas son désir de comprendre éveille sur lui l'action de la lumière
divine.
L'homme a l'obligation au cours d'un de ses cycles de vie de réussir
à emplir son âme de lumière. Plus il se passe de temps avant que l'homme n'emplisse son
âme de cette lumière spirituelle, plus il s'enfonce dans les souffrances jusqu'à ce
qu'elles induisent la prise de conscience de leur raison: les besoins de l' âme
d'accueillir de nouveau la lumière qui l'emplissait avant sa descente dans ce monde.
Comme l'âme de l'homme issue du Monde de l'Infini passe par les cinq
mondes spirituels, (Adam Kadmon, Atsilout, Bryia, Yetsira, Assyia), avant d'entrer dans le
corps biologique de notre monde, l'homme d?pend directement de tous ces éléments et
attributs des mondes spirituels. Ce sont eux qui restreignent la lumière spirituelle, le
Bien suprême.
C'est la raison pour laquelle il faut étudier le système des mondes
qui nous s?pare du Degré suprême, du Monde de l'Infini car cela permet de fonctionner en
conformité avec ses lois, de les utiliser pour notre bien et de ne pas nous heurter à de
multiples obstacles du fait que nous agissons à l'aveuglette,
L'action de la loi fondamentale de ce système, «Le Bien engendrant le
Bien», en d'autres termes, le processus amenant l'ensemble de la création au Degré
suprême, au Monde de l'Infini, s'exerce, que nous la connaissions ou non. Que nous le
voulions ou non, nous avons l'obligation de nous y plier. Si nous ne la respectons pas,
nous subissons des revers et des tragédies, personnelles et globales, pour que nous
prenions conscience de la nécessité de nous réparer.
Le fait que l'on ne nous tire pas par la manche lorsque nous ne la
respectons pas ne signifie pas que cette loi n'existe plus. Comment et quand elle se met
en marche, nous ne pouvons le comprendre qu'en étudiant les textes de Cabale. Si nous
n'utilisons pas les connaissances ainsi acquises, nous les Juifs en premier lieu, et
ensuite tous les autres peuples, nous subirons des catastrophes, et non pas un jour
lointain, mais dans un futur très proche.
E. S. Et vous espérez que cette suprême sagesse va
intéresser les masses juives concentrées actuellement sur d'autres problèmes?
R. L. Nous n'arrivons pas à résoudre ce problème essentiel
actuel qu'est la survie d'Israël. La Cabale fournit une explication claire des raisons de
notre situation actuelle et montre comment s'en sortir.
E. S. Essayez de l'expliquer de telle sorte que celui qui n'a
jamais eu entre les mains d'ouvrages de Cabale puisse comprendre que ceux-ci contiennent
des informations pratiques précieuses!
R. L. Je ne fais que cela ces derniers temps. Celui qui veut le
comprendre sérieusement et essayer de prêter son concours au salut d'Israël devra
prendre des livres en main. La raison pour laquelle l'étude la Cabale par les Juifs est
aujourd'hui une question d'existence est exposée dans le Zohar: «Sache que tout comporte
intériorité et extériorité. Israël concerne l'intériorité du monde, les peuples des
nations se rapportent à l'extériorité du monde. Israël est lui-même divisé en
intériorité correspondant à ceux qui travaillent à connaître les mondes spirituels et
le Créateur, et en extériorité correspondant à tous les autres. Il en est de même
pour les peuples des nations, ils sont divisés en partie intrinsèque, les justes des
nations, et en partie extrinsèque, haineuse à l'égard d'Israël.»
Je n'ai cité que quelques lignes, mais nous pouvons en inférer une
relation simple: en renforçant l'intériorité d'Israël, nous renforçons
l'intériorité des peuples des nations. En affaiblissant notre intériorité, nous
renforçons les forces qui nous sont hostiles. De surcroît, ceux qui ne souhaitent pas
étudier les mondes spirituels, par leur refus, renforcent l'extériorité des peuples des
nations, autrement dit des représentants des nations de la plus grande malveillance, les
pires ennemis et adversaires prennent le dessus. Cela entraîne des destructions et des
guerres dans le monde entier.
Ce qui précède ne signifie pas que tous soient obligés
immédiatement de se plonger dans l'étude systématique de la Cabale; il suffit de
surmonter la barrière intérieure et de commencer tout simplement às'intéresser à
cette science. Il existe d'innombrables possibilités dans le pays aujourd'hui, plus qu'il
suffit: des cours gratuits sont organisés, des ouvrages du plus grand intérêt sont
diffusés sur notre site Internet, des milliers de personnes s'adressent à moi par
Internet de multiples pays (adresse http://www.kabbalah.info).
En prenant connaissance de ces ouvrages, vous commencez à comprendre
tout ce qui est arrivé et ce qui arrive non seulement sur notre terre, mais aussi dans
l'univers parce que vous voyez alors les racines supérieures d'où émane la réalité de
notre monde. Croyez-moi, au bout de quelques jours, vous sentirez cette force profuse, une
assurance jamais éprouvée. En quelque sorte, vous vous connectez à une nouvelle source
de force qui vous recharge.
Les ennemis le ressentiront immédiatement et reculeront, comprenant
inconsciemment qu'ils ne peuvent pas se mesurer à une telle force. De plus, ces ennemis,
qui sont des forces du Créateur qui nous obligent à revenir à notre mission,
deviendront immédiatement nos aides, ainsi que le dit le prophète: «les peuples
porteront sur leurs épaules les fils d'Israël pour construire le Troisième Temple».
Toutefois, tant que nous n'agirons pas, par incrédulité ou par
paresse, c'est nous-mêmes qui actionnerons les forces impures qui se déversent sur nous.
Au cours de la génération qui néglige le travail intérieur, tous les destructeurs des
peuples des nations relèvent la tête et souhaitent la destruction d'Israël. Nous avons
déjà vu ce qui s'était passé, aujourd'hui nous observons l'un des pics de ce
processus.
Est-ce qu'il ne vous semble pas que se concentrer sur «d'autres
problèmes» perd tout simplement son sens. Concentrons-nous encore un à deux ans sur les
problèmes du chômage ou du cours du dollar, et ces problèmes se résoudront
d'eux-mêmes faute de ceux qu'ils concernent aujourd'hui... Le rav Kook avertissait
également ses contemporains: «tous les éminents cabalistes sont unanimes pour dire que
nous détruisons le monde si nous n'étudions pas la Cabale. (Rav Kook , «Igrot», 2,
231).
E. S. Tout ce que vous dites semble terrifiant, c'est tout de
même difficile de croire que les Juifs puissent se mettreà étudier la Cabale!
R. L. Ecoutez, aujourd'hui, n'importe quel élève peut passer des
nuits et des nuits à préparer un examen. Pourquoi? Pour s'assurer un avenir confortable.
Je vous assure que l'étude de la Cabale n'est pas seulement nécessaire pour que nous
ayons au moins un avenir, elle est bien plus attrayante que la préparation à un examen.
E. S. Comment expliquez-vous alors l'intérêt insuffisant
pour un sujet aussi important?
R. L. Vraisemblablement, les sanctions n'ont pas
encore été suffisantes. Elles ne nous ont pas rendus plus intelligents. Le monde a été
créé pour être dirigé par l'homme. L'homme peut et doit influer correctement sur les
évènements de ce monde au moyen de ses pensées. Cela s'apprend. Si nous ne nous y
mettons pas, les pires forces destructrices nous dirigerons.
Aujourd'hui, personne ne peut se justifier en disant qu'il ne possède
pas ces informations. A la fin des années soixante, quand j'étais étudiant en bio
cybernétique, dans le laboratoire de l'Académie militaire de Médecine, j'essayais de
percer le secret de la vie, de saisir la vérité, j'étais bien tourmenté parce que je
n'arrivais pas à trouver cette vérité, je ne savais pas où la chercher.
Je supposais que le cerveau humain était la clé du mystère.
J'avançais sur la piste de ce mystère, mais la vérité fuyait en me tenaillant. J'ai
compris que je pouvais consacrer ma vie à quelque élément insignifiant du cerveau
humain, que je deviendrais un professeur éminent, que la vie passerait sans que j'arrive,
de toutes façons, à percer le mystère. J'ai décidé qu'il devait y avoir un autre
chemin.
Des croyants me disaient que je connaîtrais le mystère au cours d'une
autre vie. Mais j'ai exigé que me soit donnée cette possibilité au cours de cette vie.
J'étais sûr qu'une telle possibilité existait. Je ne m'étais pas trompé. Il y a une
autre substance, non pas le cerveau, mais l'âme qui doit se développer et connaître
cette vérité. Le temps est passé où l'on peut avec indolence remettre à un âge
avancé; la réflexion «il est temps de penser à l' âme». Il faut y penser à trente
ans, à dix-sept ans, à vingt-cinq et à quarante ans.
Nous savons suffisamment aujourd'hui pour comprendre qu'il existe des
paramètres de notre réalité qui ne sont pas perceptibles au moyen de nos organes des
sens, et les appareils scientifiques ne sont pas suffisants pour les expliquer. Pourquoi
aller si loin: est-ce que vous pouvez expliquer comment votre chien sait que vous vous
approchez de chez vous alors que vous êtes encore très loin ? Il ne vous voit pas, il ne
vous entend pas, il ne peut pas sentir votre odeur parce que le quartier est saturé de
gaz d'échappement. Mais il sait que vous êtes sur le chemin du retour. Il ne s'agit
pourtant que de phénomènes animaux des plus primitifs, mais vous ne pouvez cependant pas
expliquer; à partir de quelle distance le chien sait que vous vous approchez , comment la
distance varie en fonction du temps, de son âge ou du votre, de sa taille, de son état,
de son humeur, etc.
Des gens viennent me voir pour que je les soigne, ils me demandent
d'arranger leurs problèmes familiaux, de résoudre leurs problèmes financiers. Pourquoi
ces personnes ne prennent-elles pas la peine de s'intéresser à ce que je fais, pourquoi
est-ce que je peux, pourquoi est-ce qu'elles ne peuvent pas? Ce serait tellement naturel.
Au début des années 20, à l'assemblée de l'Académie des Sciences de Médecine sur le
développement des sciences au cours du siècle précédent, le président, Monsieur
Reserford, éminent physicien, a assuré dans son discours que la physique avait pour
ainsi dire construit l'ensemble de la carte du monde. Il n'y avait que deux petits nuages
qui obscurcissaient quelque peu le ciel: l'interdépendance étrange de la vitesse de la
lumière par rapport à sa source, et les difficultés passagères dues à la découverte
du milieu dans lequel se propage la lumière.
Aujourd'hui nous savons bien ce qu'il est advenu de ces «nuages»,
l'un d'eux s'est transformé en «théorie de la relativité», le second en «théorie
des quanta» qui ont révolutionné toutes les connaissances et suppositions relatives à
la structure du monde. Aujourd'hui, au début du 21ème siècle, est-ce que les
scientifiques nous ont donné des réponses à nos principales questions. Pas du tout,
nous nous posons encore plus de questions, à propos de ce monde matériel, sans parler de
ce qui se situe au-delà de ses frontières.
Je propose que vous ouvriez un livre, vous y trouverez des réponses,
pas tout de suite, mais rien que le processus et l'étude faciliteront votre vie de
manière impressionnante.
E. S. Vous n'avez pas fait qu'ouvrir des livres de Cabale,
vous avez étudié auprès d'un ?minent cabaliste qui vous a montré le processus, vous a
conduit par la main, comme vous le dites.
R. L. Oui, j'ai eu de la chance, j'ai étudié auprès du rav
Baruch Ashlag qui m'a transmis des informations et des forces pour assimiler ces
informations, cette aide est inestimable. Avant d'avoir de la chance, j'ai cherché et
j'ai fait des efforts personnels. J'ai exigé ces informations. Vous pouvez, vous aussi,
exiger. J'apporterai mon aide, dans la mesure de mes forces, à n'importe quelle personne
qui exigera. Le Beit midrash, c'est un lieu où l'ont apprend à exiger (lidrosh) le
dévoilement du Créateur et des lois de l'univers. Nombreux doivent être ceux qui
l'exigent.
Le temps des cabalistes assis dans un coin et étudiant avec quelques
unités est révolu. C'étaient des âmes particulières qui procédaient à des
réparations particulières dans ce monde. Le Baal Shem tov a été chargé d'une
importante réparation dans ce monde. Même les masses ont pu ressentir un peu plus de
spiritualité, et pour ceux qui l'ont désiré, il a été provisoirement plus facile
d'accéder à la connaissance des mondes spirituels. Pour choisir les élèves pour son
groupe, le Baal Shem tov a institué «l'admorout», une division de la société juive
où chaque groupe- communauté a son chef spirituel cabaliste.
E. S. Vous parlez comme si le Baal Shem tov vivait hier.
Après son départ, à ce propos, le peuple juif a subi des pogroms sanglants, la
Révolution et la Shoah. Les admorim du Baal Shem tov n'avaient donc pas réussi leur
mission?
R. L. Je ne veux pas discuter de cela aujourd'hui. Je veux parler
de l'époque où nous nous trouvons actuellement. La Cabale qui est notre véritable arme
contre ceux qui veulent nous exterminer, comme par le passé, n'est étudiée que par
quelques unités, ou plutôt par une quantité de Juifs encore trop faible. Cela signifie,
comme le dit le Zohar, que notre intériorité est diminuée, et que l'extériorité des
nations du monde, autrement dit nos ennemis directs, est renforcée.
E. S. Vous parlez de la réparation du monde au moyen des
cabalistes et de la Cabale comme d'une arme dans le combat d'Israël avec ceux qui veulent
le détruire. Ceux qui s'insurgent contre les Juifs ont parlé de l'arme secrète des
Juifs et des forces extraordinaires des sages juifs (sionistes). Ils n'étaient donc pas
très loin de la vérité, ces forces extraordinaires existent-elles donc?
Bien sûr qu'elles existent! Comment le peuple juif a-t-il pu survivre
en subissant tous les évènements de son Histoire? Par l'action d'une espèce de loi
historique? Ces forces existent, mais leur nature «extraordinaire», nous pouvons les
connaître, je propose de les utiliser d?s aujourd'hui alors qu'une nouvelle tentative
d'extermination nous menace. Les auteurs des «protocoles» n'en ont connaissance que par
oui-dire.
Les forces de quelques cabalistes sont orientées exclusivement vers la
réparation de notre peuple. Les peuples des nations ne peuvent bénéficier de leur
influence qu'après nous. Pour sauver Israël aujourd'hui, les forces de quelques
cabalistes sont insuffisantes, il faut également celles de Tsahal. Il faut le soutien des
masses.
Pour ce faire, les masses doivent comprendre, au moins au stade
initial, ce qu'il y a derrière ces forces, quelle est leur source. Ce n'est pas de
l'alchimie, ce n'est pas de la magie: pour appeler le secours de ces forces, il faut en
avoir une idée, tout homme en est capable aujourd'hui.
C'est pour cette raison que la Cabale s'ouvre aux masses actuellement,
pour leur donner des informations d'une importance capitale sur notre présent et notre
futur. Si elles ne veulent pas recevoir ces informations, cela signifie qu'elles ne
pourront pas nous soutenir, et cela signifie que la possibilité de sauver Israël nous
aura échappé. |