Michael Laitman
Traduction Nelly Baron
SOMMAIRE
· Quelques remarques préliminaires
· Première restriction tsimtsoum alef
· Ecran (masah)
· Cinq niveaux décran
· Olam Adam Kadmon
· Nekoudot SAG. Tsimtsoum Bet. Parsa
· Olam Nekoudim
· Olam Atsilout
· Les mondes de Briya, Yetsira, Assiya (BYA)
· Lascension et la chute des mondes
· Termes et définitions
· Postface
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Avant-propos |
Il ne fait aucun doute que lhomme nest pas en mesure de vivre dans ce monde sans certaines connaissances de la nature et de lenvironnement dans lequel il vit. De la même manière, lâme humaine ne peut pas exister dans le monde futur (olam aba) sans connaître la structure des mondes spirituels et le processus de leur action. En venant en ce monde, lenfant ne sait rien, toutes les informations qui lui sont nécessaires pour vivre lui seront communiquées par ses parents. Lenfant existe et se développe grâce aux soins prodigués par son père et sa mère. Progressivement, il grandit et acquiert des connaissances et de lexpérience et il apprend à prendre ses repères de manière autonome dans son milieu environnant. Une fois adulte et après avoir appris à mettre à profit les connaissances quil a acquises, lhomme quitte le giron parental pour entre dans le monde. Lâme humaine passe par des stades de développement analogues, les guilgulim (cycles), jusquà ce quelle parvienne à comprendre pleinement la véritable sagesse de la Cabale. Sans cela, lâme ne peut pas atteindre à sa totale perfection. Cela ne signifie pas que des connaissances en matière de Cabale ne contribuent quau développement de lâme, mais la nature intrinsèque de lâme est telle que celle-ci ne peut pas évoluer si elle na pas acquis une certaine somme de connaissances, et sa croissance déprend du niveau de ces connaissances. En fait, si lâme pourrait souffrir si elle se développait sans acquérir de connaissances. Prenons lexemple du nouveau-né, le Créateur ne la pas doté de forces lui permettant de se déplacer, lenfant ne raisonne pas et sil avait suffisamment de forces pour se déplacer, il pourrait se faire du mal. Cest ainsi que ne peut accéder aux mondes spirituels que celui qui en connaît leur structure. Pour entreprendre létude du système des mondes spirituels, il faut dabord examiner le mode daction des principaux facteurs de notre monde sur ceux-ci. Les concepts physiques comme celui du temps, de lespace, du mouvement sont absents des mondes spirituels (même dans notre monde, ils changent. Par exemple, plus la vitesse est proche de celle de la lumière, plus le temps avoisine le zéro, la masse linfini, et lespace se rétrécit pour devenir un point. Dans les mondes spirituels, au lieu du temps, ce sont les relations de cause à effets qui sont prises en considération, le transfert dun état en un autre, la modification dune forme en une autre. La question de savoir combien de temps ces processus se sont déroulés na pas lieu dêtre car la notion de temps ne se conçoit que comme une succession dactions. Cest la raison pour laquelle en Cabale, les études sarticulent en séquences, de la cause de chaque phénomène à son effet ou, ce qui revient au même, du début de la Création à son achèvement. Le lieu nest pas une partie déterminée de lespace occupé par le corps, mais une localisation sur léchelle des attributs, cest à dire des qualités spirituelles, sur laquelle cent serait conventionnellement lattribut du Créateur, et le point zéro serait lattribut originel de la création. De la même manière, se déplacer dans les mondes spirituels correspond à une entité spirituelle qui modifie ses attributs, cest comme si celle-ci se déplaçait dans lespace spirituel sur léchelle des valeurs spirituelles, se rapprochant ou séloignant du Créateur. Mais dans les mondes spirituels, les entités ne disparaissent pas, elles prennent une nouvelle forme. En dautres termes, suite à lapparition de nouveaux attributs, une nouvelle forme se détache de lentité spirituelle, lancienne forme continuant dexister. Il y avait un corps spirituel, il a modifié ses attributs et sest immédiatement détaché de lancien corps et a commencé à exister de manière autonome. Nous sommes donc maintenant en présence de deux corps spirituels. Cest ainsi que naissent les nouvelles entités spirituelles. (A ce propos, dans notre monde, lembryon dans lutérus maternel est simultanément une partie de lorganisme maternel et un organisme nouveau, à part). La raison de sa séparation définitive correspond à lacquisition par lui de certains attributs différents de ceux de sa mère. Avant délaborer les définitions cabalistiques pour les concepts despace, de temps, de mouvement, il faut fixer la terminologie à employer car il sagit de parler de choses que nous ne voyons pas, de transmettre des informations sur des mondes que nous ne voyons pas, il faut donc sassurer que nous nous comprenons correctement. Dans notre monde, les personnes ont en commun les sensations auxquelles elles font référence. Mais comment transmettre à un interlocuteur des connaissances sur quelque chose quil naurait jamais vu ? Dans ce cas, nous parlons par analogies : « ressembler à » « être similaire à . ». Mais si une personne venait dun autre monde où rien nest semblable à ce qui existe dans notre monde ? Décrire notre monde ne serait possible que sil existe un lien entre les mondes. Tout ce qui existe dans notre monde est engendré par des mondes spirituels. Tout ce qui est authentique émane du Créateur et, en passant par le système des mondes, descend dans notre monde, il ny a par conséquent rien dans notre monde qui nait sa racine dans le spirituel. Cest pourquoi les cabalistes considèrent quil est possible demployer les concepts de notre monde pour décrire les entités des mondes spirituels. Il existe un lien très fort entre la racine (spirituelle) et sa branche (matérielle). Une racine ne peut émettre quune branche, cest pourquoi on peut désigner par des dénominations de notre monde les racines-forces qui appellent ces branches à la vie. Il va de soi que cette langue ne peut être maîtrisée que par celui qui voit et la racine et la branche, la cause et leffet, cest-à-dire par celui qui connaît les deux mondes. Comme nous le verrons plus loin, tout en vivant en ce monde, lhomme peut simultanément pénétrer le monde spirituel, infini, éternel des âmes. Vivre simultanément dans les deux mondes, atteindre à léternité, accéder à la connaissance des mondes spirituels tout en se trouvant dans notre monde matériel, telle est la perspective qui peut souvrir à lhomme qui étudie la Cabale. 1. Dans nombre de domaines des connaissances de ce monde, les termes ne se traduisent pas dans des langues étrangères, ils ne sont employés que dans la langue dorigine. Par exemple, le latin en médecine, litalien en musique. Il en est de même pour de nombreuses notions cabalistiques quil nest pas possible de traduire en français car, outre le sens du mot, la valeur numérique des lettres, ses composantes (guématrie), leur forme et leurs éléments et bien dautres facteurs sont dune grande importance. Bien quil aurait été mieux de laisser les termes employés en caractères hébreux, le sens profond étant inclus même dans le tracé des lettres, il a fallu y renoncer. Les mondes spirituels se situent hors de lespace, du temps, du mouvement, ils échappent aussi à la notion de forme visuelle des éléments. Cest pourquoi, toutes les représentations graphiques ne figurent que des rapports entre les entités spirituelles. 2. La Cabale est exprimée dans la «langue des branches», autrement dit les mots qui désignent les éléments de notre monde sous-entendent leurs analogues spirituels, il faut constamment garder ceci à lesprit et apprendre à ressentir ce qui est sous-entendu par les dénominations des actions et entités spirituelles. 3. La connaissance en Cabale, comme dailleurs en nimporte quelle science, sacquiert progressivement, par niveaux : en premier lieu, cest le premier niveau, le plus facile, qui sacquiert, il sagit des données de base, des schémas simplifiés, dun tableau densemble. Ensuite on passe au deuxième niveau, à une analyse précise, détaillée, puis à lassemblage de tous les détails en un tableau densemble et à lanalysesynthèse ultime. Cest ainsi que pas à pas, la matière est de mieux en mieux assimilée, un tableau densemble du système se dessine, les détails se précisent, tous les processus se conçoivent non pas intellectuellement mais par le ressenti, tout comme dans nimporte quel domaine, le spécialiste est celui qui comme doté dun sixième sens ressent ce qui touche à son domaine de spécialisation sans appareils ni plans. La Cabale aussi exige une réflexion réitérée du texte et un travail intense sur soi permettant un ressenti en harmonie avec la matière étudiée. On pourrait comparer cela à la sensibilité dun musicien qui lirait une partition, les notes lui offrent un tableau complet de loeuvre musicale, il na pas besoin dinstruments de musique pour entendre la musique. 4. Pour une première approche, il suffit de comprendre le processus séquentiel de la création des mondes spirituels et de notre monde. Dans un deuxième temps, cest la raison la création des mondes qui sera abordée. Ensuite, cest lévolution de chacun, du bas, de notre monde, vers le haut, vers les mondes spirituels, le parcourt menant vers la Source. Cela ne signifie aucunement, contrairement à ce que daucuns pourraient penser, quil sagit daspirer à «vivre dans un autre monde», à mourir. Comme nous lavons déjà dit, en Cabale, lobjectif est de vivre simultanément dans les deux mondes par la connaissance du Créateur. 5. Il ne faut surtout pas vous inquiéter si à mesure que vous progressez dans votre étude, vous sentez que le sujet devient de moins en moins clair, cest normal et cela signifie une réflexion correcte et une progression. Persévérez et vous comprendrez ! 6. Si des passages dans le livre vous semblent complètement obscurs, laissez les de côté. Ils souvriront à votre compréhension si vous poursuivez cotre travail sur le texte et aussi sur vous. A mesure de sa croissance spirituelle le lecteur pourra découvrir un aspect plus profond dans les textes déjà lus. Le texte ayant plusieurs niveaux, une nouvelle réflexion à un niveau plus élevé témoigne de la progression spirituelle 7. Je ne parlerai pas dans cet ouvrage de létude du système des mondes spirituels à son stade ultime, le gmar tikoun, cest un thème complexe faisant lobjet dune étude séparée. 8. La présentation suit lordre « chronologique » de la création des mondes : le Créateur keli Olam eyn sof TsA Olam A K Olam Nekoudim shvirat kelim Olam Atsilout Olamot BYA - - la création de lhomme la chute Olam hazé
Olam eyn sof
Nous ne connaissons rien du Créateur si ce nest Sa volonté de nous créer et de nous délecter. Cest conformément à Son dessein quà partir de rien a été engendré le désir déprouver du plaisir. Cest pourquoi nous-mêmes et tout ce qui nous entoure, y compris les mondes spirituels, tout, à lexception du Créateur, nest que plus ou moins grand désir déprouver du plaisir. Le désir du Créateur de créer lêtre et de le délecter pénètre et enveloppe la création lui faisant comme une couronne, doù le nom de keter, couronne. La création engendrée par la keter peut-être conventionnellement représentée par un keli, un récipient prêt à recevoir la lumière (or), le plaisir, la lumière du Créateur. Ce stade de la création du keli (du récipient) est appelé hokhma (sagesse), et le plaisir qui lemplit est la or hokhma ou or haïm, la lumière de la vie. Un récipient vide ressent labsence de la lumière comme une émotion négative, à mesure que le keli semplit de lumière, un sentiment de joie sépanouit, une sérénité sans limites lenvahit, apparaissent toutes sortes démotions positives qui peuvent être désignées par le terme de shelmout (plénitude, perfection). Au stade de la hokhma, le keli déborde de la grâce de la lumière qui lemplit. Il va de soi que lorsque nous parlons de keli ( de récipient) il ne sagit aucunement dun récipient physique, mais du récipient spirituel qui signifie en fait la grandeur du désir que la lumière satisfait (emplit). Dans un autre registre, lorsque nous parlons parfois de « cur sec », de « sans cur », de «cur rempli de joies », nous désignons ainsi non pas un état physique mais un état affectif. Le désir déprouver du plaisir étant le seul désir de lhomme (toutes ses aspirations ne dérivent que de ce désir originel), en agissant sur ce désir, le Créateur agit sur nous. Quest ce qui peut bien pousser un homme à travailler durement une grande partie de sa vie ? Sa famille ? Ses enfants ? Cest simplement le désir de se soucier de sa famille que le Créateur a placé en lui, et cest ce qui détermine son comportement altruiste automatique, le souci dautrui au moyen duquel le Créateur loblige à réparer le monde. A létat de plénitude, en raison justement du fait que le désir du kéli ( du récipient) est satisfait au point quil ne ressent plus rien que le plaisir qui lemplit, le kéli na en quelque sorte plus dexistence, il est comme dilué dans une mer de lumière, la moindre de ses particules éprouve du plaisir, il ne souhaite donc plus quune seule chose, la tranquillité. Seul le manque stimule le mouvement. Tout comme on ne voit pas les parois dun verre rempli de lait, le récipient spirituel (keli) ne se voit pas au stade de la hokhma, il est empli, saturé de lumière. Le keli éprouve un plaisir absolu, il aspire la lumière et, simultanément, il emprunte à la lumière ses attributs, faire plaisir, satisfaire est lattribut à lopposé du désir du keli, le désir de recevoir, de prendre. Sous laction bienfaisante de la lumière, le keli commence à percevoir sa nature égoïste comme un défaut. Même si le Créateur la ainsi fait, le keli commence à ressentir son insignifiance par rapport au Créateur et à la lumière. Outre le plaisir, la lumière donne donc au keli de la hokhma lattribut du donner, du faire plaisir, inhérent à la lumière. Cet attribut à lantipode de la nature du keli provoque chez celui-ci un sentiment de honte vis à vis de ses désirs égoïstes, sentiment qui le tenaille à tel point que le keli préfère refuser la lumière. Le keli ne pouvant pas, à son tour, faire plaisir à linstar du Créateur, la seule issue est de refuser le plaisir offert. Le keli refuse donc la lumière. Les mondes spirituels étant totalement dépourvus de coercition, conformément au désir du keli, la or hokhma se retire. La prise de conscience du travail effectué pour combattre sa nature égoïste, fait naître dans le keli un plaisir émanant, lui aussi, du Créateur. Si le plaisir induit par la lumière qui emplit le keli est désigné par lexpression or hokhma, le plaisir induit par le refus volontaire daccepter la lumière - et qui a pour conséquence une ressemblance grandissante des attributs du keli avec ceux du Créateur est désigné or hassadim. Ce stade de développement du keli a pour nom binah. La binah préfère le plaisir indirect issu de laspiration à se rapprocher du Créateur au plaisir direct éprouvé par lacceptation de la lumière. Ceci témoigne bien du fait que faire plaisir à autrui a plus dimportance et de force que daccepter ce plaisir pour soi-même. Dans ce cas, le keli na pas de limites : on peut donner une millier de repas dans une journée, éprouver mille fois le plaisir de ce faire, mais ne prendre part quà un seul. Ce nest pas le désir déprouver un plaisir plus intense qui fait que la bina refuse daccepter la lumière, car après le refus, la délectation étant plus grande, le refus ne serait pas un refus mais seulement un moyen déprouver encore plus de plaisir. Le but de la binah est tout autre : elle recherche la similitude, lunion avec la lumière, autrement dit avec le Créateur. Après le retrait de la lumière hors de la binah, bien quil éprouve du plaisir du fait de sa ressemblance avec le Créateur, de son rapprochement avec Lui, le keli commence à «étouffer. En fait, la or hokhma est la lumière de la vie, pareille à une force qui animerait notre corps, sans laquelle la vie, le mouvement, les sensations ne seraient pas possibles; cest comme une mort spirituelle. Cet état oblige la bina à commencer à accepter la or hokhma dans la mesure minimale qui lui est nécessaire pour rester en vie. Chaque nouveau désir entraîne la séparation dune nouvelle entité spirituelle à partir de lentité spirituelle (cest par la distinction des désirs que se différencient les entités spirituelles), par conséquent, dès que le désir daccepter la portion de or hokhma qui lui est absolument nécessaire apparaît dans la binah, cette portion de la binah se détache pour former une entité spirituelle séparée constituée dune petite portion, disons de 10 %, de or hokhmah et de 90 % de or hassadim. La proportion de 10 et 90 nest indiquée que pour la simplification et la compréhension, les véritables proportions des désirs, et par conséquent des lumières, seront abordées à un stade plus avancé des études. La binah a donc donné naissance à une nouvelle entité spirituelle, celle-ci porte le nom de zeïr anpin. Ressentant en lui deux désirs qui lui sont intrinsèques, le zeïr anpin commence à réaliser que le désir de se délecter de la or hokhma est plus naturel, quil en est ainsi que chacune de ses cellules ne désire se délecter que de cette lumière, que le fait que la binah ait préféré un autre plaisir (se rapprocher du Créateur) était contre nature, et que cest la binah qui a choisi ce chemin et non pas lui, zeïr anpin. Entre ces deux désirs qui lui sont intrinsèques de naissance, le zeïr anpin choisit lui-même de naccepter que la or hokhma. Comme ce désir est nouveau, une nouvelle entité spirituelle se détache, la malkhout, le royaume (les désirs) car cest précisément à ce niveau que le keli a acquis son propre désir, venant de lintérieur, de se délecter pleinement de la lumière quoffre le Créateur. La keter est le désir du Créateur de faire plaisir, cest la raison de lapparition du keli, du destinataire de la délectation, la or hokhma. Toutefois, le keli de la hokhma est dépourvu de libre arbitre : son désir est totalement dicté par la volonté du Créateur. Lindépendance dun désir nest possible que dans les conditions suivantes : 1.le plaisir a déjà été éprouvé 2.le plaisir a disparu en laissant une empreinte, reshimo (du terme roshem en hébreu: impression, enregistrement) Après que la lumière sest retirée de la bina, il est resté une empreinte, le souvenir de ce que la lumière donne tout au keli, la vie, le bonheur. La bina finalement aurait dû rendre au moins une partie de la lumière, ayant compris que, de toutes façons, ce nest pas possible de vivre sans lumière. Cest ainsi que naît le zeïr anpin. Mais le zeïr anpin, au moment de choisir librement entre deux désirs, opte pour une petite portion limitée de lumière. Et cest seulement la malkhout qui est la première créature consciente agissant de manière autonome dans laquelle le désir répond enfin au dessein divin : la créature veut éprouver du plaisir précisément tel que le Créateur le lui offre et en totalité. Que signifie la créature veut ? Cest la nature de la créature que de vouloir ! Et fin de compte, cest la or (lumière) qui a engendré le keli (le récipient). Tout provient de la lumière, du Créateur, mais personne ne le ressent. Au stade de la malkhout, le récipient ne ressent que le désir déprouver du plaisir, sans avoir conscience quil a été créé ainsi. Delle-même, la malkhout est attirée par la lumière, elle aspire à elle. Les stades de la création et du développement du keli sont les suivants : KETER. Le désir du Créateur de créer et de faire plaisir au keli. HOKHMA. Le désir déprouver du plaisir, engendré par la lumière, mais pas encore conscient et non autonome, or et keli comme liés. Pas encore de désir autonome dans le keli. Il va de soi quau stade de la hokhma, cest la lumière qui domine car son désir de faire plaisir constitue lorigine, il a engendré le keli. Cest pourquoi les mouvements autonomes, autrement dit les désirs autonomes sont absents du keli de la hokhma. BINA. En absorbant la totalité de la or hokhma, le keli acquiert également le désir donner de celle-ci, il préfère être à limage de la lumière, donner au Créateur, de donner comme le Créateur donne, ceci a pour conséquence dengendrer un nouveau stade, la bina qui accepte toutes délectations non pas en raison de la lumière, mais en raison du ressenti induit par le donner au Créateur. Cette délectation sappelle or hassadim. La bina est la première réaction indépendante de la création. ZEÏR ANPIN (ZA). Réalisant quelle nest pas en mesure dexister seulement avec la or hassadim ( cest la or hokhma qui lui donne vie), la bina se résout à un compromis : accepter uniquement ce qui est nécessaire pour faire vivre la or hokhma, et refuser le restant comme auparavant. Ce nouveau stade est appelé le zeïr anpin. MALKHOUT. Réalisant que la or hokhma lui donne vie, le ZA aspire à semplir totalement delle. Cest alors quapparaît le stade suivant, la malkhout, le véritable keli, la créature qui recherche de manière autonome à éprouver tout le plaisir que le Créateur souhaite lui prodiguer. Cest la raison pour laquelle la malkhout porte le nom de keli - créature création tandis que les stades précédents, les stades précurseurs ne sont que des étapes de son développement. La volonté divine est de créer un keli qui désire lui-même se délecter de Sa lumière. La malkhout emplie totalement de lumière est appelée Olam Eyn Sof le Monde de lEternité. Nous nous habituons progressivement aux définitions cabalistiques. Lintensité du désir définit la capacité du keli. Plus le désir est intense, plus la capacité du keli sera grande. Dailleurs, quand une personne dit quelle a lestomac serré, elle veut dire quelle néprouve pas le désir de remplir celui-ci. Le mouvement désigne une variation des désirs qui induit lapparition, la naissance de nouveaux kelim (récipients). Le temps est une suite séquentielle dactions dans les mondes spirituels. Quand nous parlons du monde de léternité (olam eyn sof), nous désignons le récipient totalement ( de manière illimitée, sans fin) empli de plaisir, cest-à-dire que tous les désirs sont absolument satisfaits. A cet égard, un verre rempli à raz bord est aussi au stade de eyn sof. Le terme infini désigne donc létat de satiété infinie, sans limites aucunes correspondant à la satisfaction de tous les désirs. Cest à ce niveau que se situe la malkhout. Du point de vue divin, le programme de la création est achevé à ce stade.
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Le dessein divin de la création est de faire naître une nouvelle substance appelée Création ou Créature et de lemplir de plaisir absolu. Le Créateur a donc placé dans Sa créature un désir immense et avide déprouver du plaisir. Le désir de recevoir (Ratson leKabel) (RK) peut être de manière imagée représenté sous la forme dun récipient (keli) dont la capacité correspond à la grandeur du désir, tandis que le plaisir éprouvé correspondrait à la quantité de lumière qui emplit ce récipient. Il convient de noter que la lumière qui émané eu Créateur existait auparavant, avant le début de la création. Elle fait partie intégrante du Créateur Lui-même. Le désir déprouver du plaisir est absent du Créateur, il ne concerne que ce qui est nouvellement créé. Les désirs de recevoir ( RK) de différentes intensités constituent lensemble de notre réalité environnante. Tous les mondes, du prototype des stades initiaux jusquà la forme finale, lensemble de la diversité, celle que nous connaissons et celle qui est encore voilée, ne sont rien dautre que les différents degrés, autrement dit les formes, les différentes manifestations du désir de se délecter de la Lumière divine. Nous sommes des parties de ce keli-malkhout, nous sommes créés de telle sorte que nous recherchons la chaleur et autres plaisirs-petites doses de lumière dans notre monde. Essayez de vous convaincre que le désir déprouver du plaisir vous est étranger, quil est donné den-haut, rien ny fera, car nous le ressentons comme partie de notre Moi. Nous étudions et nous comprenons laction de la lumière sur le keli, nous ressentons seulement notre réaction à la lumière. Notre inconscient est fermé à nous-mêmes. Pour le Créateur, nous sommes tous absolument parfaits, cest par rapport à nous-mêmes que nous devons encore parcourir un long chemin de réparation. Je prie instamment le lecteur dessayer de ressentir dans son cur létat du keli car cest ainsi quil peut développer les qualités spirituelles nécessaires pour ressentir les mondes spirituels jusquà ce quil parvienne au niveau du Créateur. Dans tout processus destimation, la comparaison par rapport à une référence est obligatoire. Pour comprendre ce que sont les ténèbres, il faut avoir une idée de ce quest la lumière. Comme on dit dans la prière : Cest dans Ta lumière que nous verrons la clarté . Autrement dit, comme dans notre monde il nest pas possible de se repérer dans les ténèbres, de la même façon, sans lumière spirituelle, il nest pas possible de se connaître et de faire une estimation de soi-même et du monde environnant, en dautres termes, davancer spirituellement. Nous baignons tous dans locéan de la Lumière divine qui émane du Créateur. Pour ressentir cette Lumière il nest pas nécessaire davoir recours à des appareils. Il faut seulement développer en soi certaines qualités pour ressentir la Lumière divine. Cest alors que la Cabale est dune aide précieuse. Tout ce que ressent lhomme provient du Créateur. Toutefois, dans notre perception du monde, nous ne pouvons (pour linstant) que croire (mais pas ressentir spontanément) que la source première est le Créateur. Toute créature désire une seule et même chose : se débarrasser de limpression de manque, éprouver du plaisir. Cest la raison pour laquelle en dotant lhomme dun programme, en modifiant au cours de son existence ses besoins, les désirs de son corps, le Créateur provoque en lui des actes rigoureusement déterminés, nécessaires, lhomme pense quil agit de son propre chef, selon son propre libre arbitre. Si, après avoir pris conscience de linterdépendance entre son comportement et les désirs de son corps, lhomme commence à se rebeller, autrement dit, quil combatte son corps, alors il pourra se libérer des désirs de ce corps et pénétrer les mondes spirituels, vivre en harmonie avec les besoins de son âme. Le plaisir, cest la réaction du keli à laction de la lumière, la conséquence du remplissage du keli par la lumière. Dans notre monde, la lumière divine est indubitablement absente, sa petite étincelle (ner dakik) sincarne dans les éléments environnants qui nous attirent par les plaisirs qui vacillent en eux. La propension à se délecter ou à se débarrasser des souffrances (cest à dire du manque de plaisir) dirige toutes nos pensées et nos actes. Nous ne sommes pas en mesure de penser ni dagir dune autre façon, cest à dire contre notre nature. Les mondes spirituels sont constitués de kelim altruistes qui peuvent réprimer leur égoïsme, autrement dit qui peuvent agir à lencontre de leur nature. Si lhomme prend conscience du fait que son égoïsme est quelque chose de mauvais qui ne lui cause que des souffrances, il pourra demander au Créateur de changer sa nature, de lui donner des forces pour sélever au-dessus delle, de commencer à penser, à prendre des décisions et à agir en toute liberté. La tactique de la lutte avec le corps, cest à dire avec le désir de se délecter infiniment, est la suivante : le corps ne réagit que vis à vis de deux états (nous les qualifierons d«amer» et de «doux») qui lui sont imposés extrinsèquement. Il existe toutefois deux états (nous les appellerons conventionnellement «vérité» et «mensonge», où la «vérité» est tout ce qui est bien pour le développement de lhomme, et le «mensonge», tout ce qui gêne ce développement. Pourquoi est ce que ce qui est bien favorise le développement ? Tout simplement parce que selon la volonté du Créateur, au moment de lachèvement de son développement, lhumanité parviendra à un état de réparation totale, autrement dit elle passera de légoïsme à laltruisme, et notre choix, le libre arbitre, consistera à choisir la voie menant à lachèvement de cette réparation : choisir de notre propre initiative le chemin bien que difficile, mais juste et court, passant par létude de la Sagesse de la Cabale ou bien le chemin en apparence «doux», mais aboutissant à une impasse, chemin long, jalonné dessais et derreurs, de souffrances qui nous mène de toutes façons vers celui létude de la Sagesse de la Cabale. Etudier la Cabale, cest à dire la Sagesse divine, cest faire le choix du chemin de la vérité, le chemin de la réparation, de la purification personnelles. Les désirs égoïstes sont propres à chacun de nous, cest pourquoi chacun a son chemin à parcourir bien quil existe des lois générales pour tous pour développer correctement son âme et que nous étudierons plus loin. Dans notre monde, nous aimons inconsciemment la lumière qui nous fait plaisir : nos chants damour, nos romans, nos passions, nos souffrances, la beauté de la nature, tout cela nest rien dautre que la description de sensations que provoque en nous la lumière qui se revêt de divers habits, la nature, les sons, les couleurs, le sexe opposé, tout ce qui nous attire. La Cabale ramène tous les éléments qui nous apportent du plaisir à une seule et même source : la lumière. Au lieu donner des noms à dinnombrables objets qui procurent à lhomme du plaisir, cest leur source qui est désignée, la lumière or-. La multitude de désirs tendant vers la satisfaction est désignée par le terme récipient keli-. Cest ainsi que les divers désirs qui caractérisent la création se résument à une seule et même chose, le désir de lumière. Toues les formes pensables de plaisirs se résument à lacceptation de la lumière. Il nexiste rien dautre que cela, car il nexiste que le Créateur et la Création, la or et le keli, le plaisir et le désir. Comme le désir de se délecter est ce quil y a de plus fort en lhomme, le Créateur nous fait agir en guidant nos désirs. En créant un manque de quelque chose, le Créateur nous oblige à agir pour obtenir ce qui nous manque. Lamour et la faim commandent ce monde. Autrement dit, toutes les actions dans la vie de lhomme sont provoquées. Les enfants mourraient de faim si le Créateur ne provoquait pas chez les mères le plaisir de nourrir. Aucun de nous ne voudrait bouger dun iota si il naspirait pas à de nouveaux plaisirs, à une amélioration de sa condition. Lévolution, le progrès, les recherches spirituelles sont le reflet de notre aspiration à trouver la satisfaction de nos désirs. Les désirs, eux, sont placés en nous par le Créateur selon Son programme relatif à notre développement dont le but final est de nous procurer du plaisir. Lhomme ne peut accomplir daction quelle quelle soit sil nest pas sûr quelle ne lui apportera pas quelque avantage. Cest seulement dans cette assurance quil cherche à améliorer sa situation, quil travaille. Sil nest pas sûr de recevoir une récompense, il nest pas capable de faire le moindre geste physique ou spirituel. Prenons un exemple, celui dun propriétaire de restaurant. Du matin au soir, il pense à la façon de perfectioner les plats quil propose dans sa carte, à créer le meilleur des cadres pour le repos de ses convives, un véritable altruiste. Mais comme tout autre homme nayant pas procédé à sa «réparation», ce propriétaire ne peut pas éprouver du plaisir rien quen servant autrui, par conséquent, pour lobliger à agir correctement, le Créateur lui fait éprouver un autre plaisir, celui damasser de largent. Cest ainsi que, sans en avoir pris conscience, notre propriétaire se lie au programme divin. Il est vrai que la tâche consiste à mettre en uvre consciemment lobjectif divin, mais comme nous le verrons plus loin, un stade préalable «non conscient» est nécessaire. Combien de temps lhomme mettra-t-il pour passer au stade ultime et achever sa mission dans ce monde pour que son âme ny revienne pas ? Cela dépend de son développement spirituel. En attendant, le plaisir revêt les formes dun vêtement dégoïsme qui nous convient et que nous comprenons. Le désir du Créateur est de nous procurer un plaisir absolu, infini sans voiles qui fassent écran et atténuent la lumière. Pouvoir accepter ce plaisir dépend de nous, de la réussite de notre lutte contre notre égoïsme. En plus de nos activités exigées et guidées par len-haut, le Créateur souhaite que nous accomplissions une partie de notre travail sans récompense, uniquement dans la foi et de notre propre volonté. Cela nest possible que si le travail ne nous procure aucun plaisir en ce monde. Cest ce qui correspond aux commandements divins. En provoquant le retrait de la ner dakik. Le Créateur peut nous amener à la foi, autrement dit au plaisir de la délectation de la récompense future qui nous procure de la joie. Un homme qui travaille durement éprouve du plaisir à la pensée du salaire quil va percevoir. Ici, tout dépend également de lattente, de lintensité du plaisir, de lassurance de lobtention de la récompense. Il est possible, nous lapprendrons plus tard, de goûter à lavance à la joie qui aura lieu dans le futur parce que la or makif (lumière environnante) nous entoure et nous procure du plaisir de loin (à lavance). Nous avons déjà dit quà la fin des générations, la Cabale authentique deviendra accessible à tous, mais seuls quelques élus seront en mesure dapprécier son importance. Un homme daffaires de grande envergure ne prête pas attention aux fluctuations journalières de la demande alors que le petit marchand cherche à écouler aussitôt sa marchandise, autrement dit à en percevoir immédiatement le bénéfice (plaisir), son salaire est minime. Lhomme daffaires avisé fait des prévisions, il achète bon marché ce quil pourra vendre dans des mois ou des années au moment où le prix de la marchandise sera au plus haut niveau. Il connaît le prix de ses produits et se réjouit à lavance du bénéfice substantiel quil va réaliser. Il en est ainsi également du cabaliste qui éprouve de la joie de lachèvement de la réparation parce quil est sûr de ce quelle apportera, il la pressent déjà. La Cabale est nécessaire pour comprendre ce processus car elle permet détudier le but et le plan de la Création, elle donne une idée de la récompense qui va de pair avec la réparation de légoïsme. Deux forces poussent lhomme vers le but : la souffrance éprouvée dans le présent et le plaisir attendu, tous deux jouent le rôle de deux locomotives qui conduiraient un lourd convoi, lune tire à lavant, lautre pousse à larrière. Ce sont les forces de notre développement. |
Traduction : N. Baron - Paris (c)